Visite de l’extérieur

Transept nord

Un cordon décoratif recoupe la façade au départ du pignon nord du transept contournant la baie centrale ainsi que la porte surmontée d’un linteau. Entre les deux solides contreforts à un seul retrait de la face Nord de l’église, on peut découvrir une jolie baie entourée d’un cordon à billettes. Sa forme et sa facture sont absolument identiques à ceux de l’abside à chapelles rayonnantes de Saint-Etienne de Nevers. 

En dessous, mais décentrée, une porte rectangulaire est surmontée d’un linteau en bâtière, assez sobre, mais orné d’une élégante rosace à sept pétales entourée d’un ruban perlé. Cette ornementation particulière n’a pas qu’une valeur décorative. Dans la tradition chrétienne, elle est considérée comme ayant une valeur symbolique importante. En effet, ces sept pétales représenteraient les sept jours de la Création, et les plaies du Christ. Elles évoqueraient aussi l’immortalité et la résurrection.

Au droit du flanc Nord de la nef se trouvait l’ancien cimetière. On a longtemps enterré à l’intérieur de l’église puis ce fut réservé aux desservants jusqu’au moment où il fut nécessaire de créer un cimetière. Lors de la restauration du sol de la nef, des ossements ayant été découverts, ils ont été retirés et pieusement ensevelis à cet endroit et recouverts par de belles dalles du XIIème siècle venant de l’ancienne église d’Imphy.

Sur le mur du transept, on peut remarquer des restes de pierres saillantes. Ce sont les vestiges de l’arrachement du départ de l’ancien « mur gouttereau » de la nef du XIIème siècle. De même, l’orifice bouché était celui du « passage berrichon » Nord mentionné plus haut. Cf ci-dessus le plan. On retrouvera la même chose dans la façade sud. Le côté nord de la nef est sans ouverture.

transept nord vue 1 - Église de Béard - Église Saint-Laurent de Béard

La façade ouest

Reconstruite, elle est très simple comme devait être celle d’origine. On peut seulement remarquer une jolie baie et dans l’axe, une porte d’entrée surmontée d’un linteau sans décoration particulière. Des pierres de réemploi de la nef d’origine ont été réutilisées aux coins du mur. Ce pignon est encadré par deux solides contreforts autour d’un avant-corps avec un fronton triangulaire au-dessus d’un portail assez classique sans décoration particulière, mais à colonnettes et voussures.

Le transept sud

On peut distinguer deux ouvertures murées : celle de gauche correspond au deuxième passage berrichon qui partait du transept ouest. De ce côté aussi, on peut distinguer à la fois les vestiges de l’arrachement ainsi qu’au sol, les pierres apparentes de l’ancien mur de la nef du XIIème siècle.  La porte en plein cintre, surmontée d’un linteau plat (à droite sur la photo), obturée au moment de la reconstruction servait de porte d’entrée permettant aux moines de rejoindre leur logis situé au sud de l’église.  Le transept sud a une ouverture encadrée de deux contreforts. 

transept sud - Église de Béard - Église Saint-Laurent de Béard
chevet - Église de Béard - Église Saint-Laurent de Béard

Chevet

Le chevet a été reconstruit en prenant une forme rectangulaire avec 3 contreforts en plus des deux soutenant le clocher. Les faibles pressions exercées sur ce chevet, de taille modeste, ne nécessitaient pas d’être contrebalancées par des renforts de maçonnerie aussi saillants et aussi massifs. Ils n’ont donc aucune véritable utilité. L’un d’eux, plus petit est placé entre deux fenêtres. Il a été observé que le soleil du jour de la fête de Saint-Laurent, patron de cette église (11 août) passait par celle du centre et éclairait le chœur.   

L’abside originelle était donc plus haute. En effet, on discerne bien sur la photo, l’arc de plein cintre, indiqué par une flèche qui forme une saillie avec ses pierres apparentes sur la courbure intérieure de la voûte. C’était le départ du chevet qui était en hémicycle. Il en résulte que le chevet actuel n’a pas la même hauteur que les transepts. La porte actuelle, dite de « commodité » a été malencontreusement percée dans le mur au XIXe siècle pour permettre au fermier de la ferme d’en face de rentrer dans sa grange ! Cette porte est actuellement l’entrée de l’église. Elle est ouverte tous les jours de l’année.    

Modillons et leur sens symboliques

L’église n’a pas d’autres sculptures que celles de ses modillons. Les plus intéressants sont ceux du clocher. La tablette de sa corniche repose sur des modillons géométriques sur la face nord, à décors végétaux ou d’animaux (colombes) ou enfin à têtes humaines avec des visages grimaçants sur la face sud. Plusieurs modillons ont été endommagés et refaits au XIXe siècle mais la majorité d’entre eux sont d’origine.

Leurs formes ne sont pas seulement décoratives car ils ont une valeur symbolique. Placés en partie haute du clocher, ils sont aussi destinés pour être vus de loin. D’après certains spécialistes, les sculpteurs de modillons s’inspiraient de l’année solaire.

Le Nord1, endroit le moins éclairé, était pour eux celui de l’étoile polaire, et synonyme du froid, de l’hiver, des ténèbres, du monde invisible et souterrain. L’Est est la première aube de la Vie, associée au printemps du monde ; c’est pourquoi, les premiers rayons du soleil illuminent l’autel lieu du sacrifice eucharistique. Le Sud représente l’été, le midi, le jour éternel, l’harmonie de la nature mais aussi la marque de l’apogée de la Création divine, là que siège le Christ en gloire, roi du Ciel et de la Terre. L’Ouest symbolise déjà le couchant comme espace intermédiaire entre le jour et la nuit, la Vie et la Mort, le monde visible et invisible ; l’automne du monde et annonce la fin des temps !

Le Nord1 – Rappelons que le cimetière de Béard était situé au flanc Nord de l’église, le long du transept.