De l’édification à la révolution

Les archives de l’église ayant disparu, on ne connait pas la date exacte de son édification.

Toutefois, les archéologues et les historiens s’accordent à penser que Saint-Laurent de Béard fut un prieuré édifié au cours de la deuxième moitié du XIIe siècle.

Une étude minutieuse et rigoureuse a montré que l’église avait, à l’origine, les proportions harmonieuses que donne une architecture basée sur le « Nombre d’or » intégralement respecté.

Une petite communauté d’une dizaine de moines s’y installe, rattachée au prieuré de Lurcy-le-Bourg, lui-même relevant du monastère de La Charité-sur-Loire.

Le texte le plus ancien retrouvé à ce jour est daté de 1267. Il mentionne que Beardum était redevable d’une somme de 10 sols au titre des « impôts ecclésiastiques ».

Plan Bilheust, nombre d'or | Église Saint-Laurent de Béard

Avec le déclin de la vie monastique, l’église devient paroissiale. Sa situation de « phare » et l’importance de la nef font de l’Eglise Saint Laurent de Béard une étape appréciée des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle qui venaient de Vézelay en empruntant un itinéraire secondaire passant par Decize..

Plan Église Saint-Laurent de Béard

Brûlée en 1359, lors d’un des épisodes les plus sanglants de la Guerre de Cent-Ans. La violence de l’incendie se lit encore, à l’extérieur, sur les pierres rougies du clocher. Les transepts Nord et Sud sont très endommagés. L’église perd son abside principale et surtout sa nef qui était beaucoup plus large et plus longue qu’aujourd’hui.

Il faut remettre en état l’église. Avec des moyens limités, le nouveau maître d’œuvre va  rechercher une nouvelle harmonie. Il va ainsi découper l’espace en carrés égaux. Il va en mettre trois pour la nef et également trois pour le transept. L’abside principale aura une forme carrée, ce qui est incompréhensible encore aujourd’hui ! Les matériaux, qu’il utilisera notamment dans la nef, sont plus grossiers.  

En 1792, l’église Saint-Laurent de Béard est à nouveau pillée par une colonne révolutionnaire envoyée dans la Nièvre pour y propager les nouvelles « normes »… Ses cloches, des statues, du matériel liturgique et les archives paroissiales disparaissent.