Le Choeur et l’asbide principale
La construction d’un édifice religieux commençait toujours par celle de l’abside principale avec une orientation vers l’Est, vers le « Jérusalem » de la Chrétienté, vers la naissance du monde. Le chœur était vraiment le « cœur » de l’église avec au centre l’autel liturgique servant à la messe.
Dans l’abside principale se tenait le prieur avec de chaque côté les sièges des autres moines. Le clerc, chargé de la psalmodie ou de la lecture de la Parole de Dieu lors des différents offices de la liturgie bénédictine se tenait au « point de response » situé au début de la nef, à un endroit bien précis.
En effet, c’était là que l’acoustique était la meilleure et que sans forcer la voix, le clerc était très bien entendu par ses confrères. Il avait aussi une autre valeur essentiellement symbolique. Car de là, le clerc pouvait avoir dans un même champ de vision, de chaque côté des « passages berrichons » la statue de Saint Benoit dans l’absidiole sud, celle de Notre-Dame dans celle du nord et en face de lui, son supérieur, le prieur.
En se référant aux deux plans ci-contre, on peut constater que l’abside principale a perdu sa forme d’origine qui était en cul-de-four à l’origine, selon la pratique architectonique commune à tous des édifices romans.
Il a été possible de retrouver, grâce aux sondages effectués par Mr Laleure, les bases de la partie semi-circulaire de cette abside, maintenant enterrées1. A la reconstruction, le « nouveau » maitre-d ’œuvre a cru bon de la renforcer par deux contreforts qui techniquement ne s’imposaient pas ! En revanche, il a fait installer trois fenêtres, à la fois symboliques par le nombre et utiles pour l’éclairage de l’autel.
A l’intérieur, des traces de fresque et de peintures du XIIIème siècle sont encore visibles sur l’intrados. Les restaurateurs n’ont pas pu révéler leurs significations car elles ont été trop endommagées.
Les combles de ce chevet sont inaccessibles et le trou d’accès qui avait été percé, a été fermé. En effet, ce percement sauvage aurait été réalisé au moment de la Révolution car une tradition locale soutenait que c’était sans doute là que les moines avaient caché leur trésor !
enterrées1 – Enterrées à une profondeur moyenne de 30 à 40 cm.